0 Les futurs diplômés...


Familiariser les futurs diplômés à l’emploi futur

Les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en Tunisie redoutent leur arrivée en entreprise, à laquelle ils ne sont pas préparés. De leurs appréhensions on retient qu’ils ont des difficultés avec les activités nécessitant une mise en rapport transevse de plusieurs spécialités de leur enseignement. Sans compter avec une prise de distance, un esprit de synthèse. Tout cela est durement ressenti et pourrait entraîner une difficulté d’initiatives et une certaine sous-estimation de soi.
Le paradoxe tunisien des diplômés sans emploi.
Le niveau d’éducation des jeunes d’un pays les prédispose pour leur emploi  futur.  Cette règle est vérifiée la plupart du temps, sauf si…
Or,  avec 80000 diplômés de l’enseignement supérieur la Tunisie apparaît avec un taux Voisin des pays développés. Et pourtant à l’origine de la Révolution du Jasmin il y avait entre autres le mécontentement d’une jeunesse instruite et souvent au chômage.  Beaucoup sont conduits à occuper des emplois de base, de conseillers dans les centres d’appels.
Il est important de détecter les causes principales de cette situation avant d’imaginer des pistes d’amélioration efficaces.  Nous savons que l’adaptation d’un diplômé à l’emploi provient de
- Son niveau de savoirs
- Sa capacité à les mettre en œuvre
- Son comportement « cognitif » (contrôler son environnement, maîtriser son affect, construire et savoir être proactif). Et pour ce dernier point, nous avons eu l’occasion de prouver des rapports étroits entre la réussite et les prédispositions professionnelles.
Les trois pistes pour comprendre.
C’et pour cette raison que nous avons décidé d’explorer trois pistes :
- Comment  les étudiants ressentent leur arrivée en entreprise, avec la mise en œuvre de ce qu’ils ont appris et comment ils s’imaginent dans un emploi, avec les autres, dans une hiérarchie, avec une mission, des activités, des tâches à accomplir. Comment ils apprécien pour cela les apports de l’enseignement supérieur.
- Comment  les enseignants  estiment avoir pour cela, accompli leur mission qui portent à la fois sur les têtes bien remplies.
- Comment les chefs d’entreprise ayant employé des jeunes diplômés dans des postes correspondant à leur qualification  estiment l’adaptation de ces jeunes à l’emploi (pour aujourd’hui et demain).
Ces trois points de vue se complètent bien évidemment et nous devrons faire apparaître convergences et divergences pour que des nouvelles pistes puissent de dégager.  Naturellement, si le patronat avait collaboré avec l’université pour donner son point de vue et si tous avaient pu échanger, peut-être que les désajustements actuels  auraient pu être réduits.
Aujourd’hui nous abordons le premier volet, celui de la vision des étudiants.
Ce chapitre a pu voir le jour en particulier grâce à Tarek Abdellatif, le patron d’A2WM et Brahim Jaouane qui a assisté la réalisation des exercices de simulation.
Simuler les opinions.
Pour mesurer de façon qualitative et quantitative à la fois nous utilisons notre méthode de simulation qui a pu être testée par ailleurs avec succès dans le domaine des approches sociales. Il s’agit de créer une sorte de simulation des comportements en imposant de hiérarchiser entre elles 52 affirmations ; ceci sur ordinateur, à partir d’une plateforme Web.  Cette obligation d’interclasser met bien en valeur les préférences subjectives et les quantifie ; sur un certain nombre d’exercices le diagnostic met en évidence des tendances fiables.
De plus il y a la possibilié de « marquer » les différentes affirmations avec 5 séries de pions virtuels pour exprimer leur satisfaction sur ces points évoqués vis-à-vis de l’enseignement, puis leur mécontentement, les priorités d’action ressenties, leur points d’appui pour l’emploi ou à l’inverse ce qui est secondaire pour eux.  
Avec une méthode classique il aurait fallu passer 5 fois en revue les 52 affirmations, soient 260 questions supplémentaires, alors que là,  un examen global et quelques « clics » suffisent.
Nous avons donc demandé à une vingtaine de futurs diplômés en WebMarketing comment se situent leurs facilités relatives en entreprise sur chacune des 52 affirmations.
Une nette peur de l’emploi en entreprise.
Or, en moyenne  les placements effectués ont fait ressortir une certaine peur, une impréparation ressentie. Les étudiants  montrent cela de manière très  forte et symptomatique.
C’est d’autant plus ennuyeux que l’affect qui constitue la prédisposition la plus forte - pas pour tous de manière aussi marquée. Cel a signifie que pour une certaine proportion la crainte peut être renforcée  par des aspects émotionnels.
Une familiarisation insuffisante des apprentissages du master.
Le plus étonnant est que les thèmes liés à l’optimisation par rapport aux moteurs de recherche, aux contenus et au Webmarketing se situent en retrait…  Ce n’est pas vrai pour une certaine partie des diplômés qui  ont beaucoup plus de facilité, certainement grâce à une pratique.

Les  affirmations touchant aux aspects  cartésiens de l’analyse pou mettre en œuvre les techniques représentent les plus fortes dificultés. La décomposition d’un problème en sous-ensembles n’est pas la force des diplômés en moyenne. C’est pourtant une activité primordiale dans le métier.
On note aussi que la polyvalence qui est très utile est également en zone de retrait  pour une part des diplômés. En zone de concordance forte et de difficulté relative,  la réalisation montre que les diplômés ne sont pas à l’aise avec le dispositif de contrôle à construire pour piloter les opérations de montage ou d’exploitation de Webmarketing.
En fait, d’unefaçon générale ce sont surtout les opérations complexes, mettant en œuvre une association de techniques, de savoirs, de fonctionnement cognitif qui sont souvent délicates.  Comme si l’enseignemnt avait developé des connaissances partielles non reliées entre elles entre disciplines. Exemple marketing / webmarketing/ communication/ droit/ …
Or, en entreprise il est courant de devoir travailler en « projet », c'est-à-dire fonctionner à la fois dans un cadre hiérarchique « vertical » et en coopération « horizontale », c'est-à-dire sur des spécialités variées qui enrichissent et complètent les approches nécessaires.
Nous savons bien que la familiarisation provient à la fois :
- De l’apprentissage en cours de la transversalité avec par exemple le recours à la méthode des cas.
- De stages en entreprise, ce qui supposerait une proximité plus forte entre le patronat et l’université, c'est-à-dire une véritable collaboration, comme ceci peut être fait en France avec le Medef. Les tumultes actuels au sein du patronat tunisen marquent peut-être le signal d’un départ en ce sens.
Ilfaudrait certainement une certaine reconfiguration des méthodes d’enseignement, avec un recours aux bénéfices des systèmes participatifs issus des technologies de notre temps, une sélection des enseignants sur des critères différents…

La suite de notre investigation permettre de voir si nos hypothèses se vérifient auprès des enseignants et des chefs d’entreprise. A suivre donc…

 Par:  Bernard Pauly
 

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